Histoire du cimetière intercommunal de Soissons-sur-Nacey et Vielverge
À l’origine, les habitants de Soissons et de Vielverge sont ensevelis dans le cimetière situé autour de l’église Saint-Maurice de Vielverge. En effet, au début des années 1800, Soissons n’est pas encore une paroisse et ne possède qu’une chapelle dédiée à Notre Dame.
De 1823 à 1830, chaque année, une cinquantaine de personnes sont ensevelies dans ce cimetière, une trentaine de Vielverge et une vingtaine de Soissons. En 1831, déjà, 59 personnes meurent à Vielverge, essentiellement dans le second semestre et parmi elles, beaucoup d’enfants…
Ce qui amène le Préfet le 26 décembre à transmettre les conclusions du docteur MARTENET au maire de Vielverge sur les causes de l’épidémie de choléra qui a frappé la commune : stagnation de l’eau dans les fossés et autres endroits marécageux, insalubrité des maisons toutes au niveau du sol ou en dessous et mauvaise aération… Et à lui demander de prendre les mesures nécessaires…
Au mois de mai 1832, suite à une circulaire préfectorale, le Conseil municipal de Vielverge vote une somme de 250 francs pour acheter des médicaments à donner aux indigents de la commune et désigne le docteur MARTENET, de Pontailler-sur-Saône pour soigner les cholériques au cas ou l’épidémie se déclarerait parmi les habitants…
De même, le Conseil municipal de Soissons vote lui aussi une subvention pour acheter des médicaments et désigne lui aussi le docteur MARTENET.
Mais au mois de septembre 1832, l’épidémie est là et ce ne sont pas moins de 21 habitants à Soissons et 36 à Vielverge qui décèdent (57 personnes en un mois !) et au mois d’octobre encore, 9 habitants de Soissons-sur-Nacey et 17 à Vielverge, toute générations confondues, de quelques jours à 90 ans.
Le 24 octobre 1832, le Maire de Pontailler-sur-Saône, nommé par le préfet pour entendre les conseils municipaux des deux communes, déclare à Soissons :
Considérant que le cimetière de Vielverge et de Soissons est tellement encombré par suite de l’invasion de choléra morbus dans ces deux communes qu’il est impossible d’y faire de nouvelles inhumations.
Considérant qu’il y a urgente nécessité d’établir un nouveau cimetière et que le terrain le plus favorable à cet établissement est sur le territoire de Vielverge, lieudit au verger dont le climat est la distance de plus de 100 mètres des habitations…
Et autorise les communes à acheter un terrain à Françoise FAUVERNEY, veuve BOUVOT de 22a 90ca pour 800 francs et un autre à Pierre GOUDIN de 25a 25ca pour 800 francs aussi et précise :
Que le chemin qui conduit à l’emplacement choisi pour le cimetière sera réparé par les dites communes qui feront construire un pont sur le ruisseau qu’on appelle bief ou torrent…
Que la commune de Soissons contribuera pour un tiers au paiement du prix de l’acquisition et à la dépense que nécessiteront la construction du cimetière et du pont et à la réparation du chemin.
L’acte de vente est daté du 5 août 1833, mais des inhumations ont déjà été faites, car le préfet demande le 31 janvier 1833 que dans un délai de 15 à 20 jours, le nouveau cimetière soit en capacité de recevoir des inhumations…
Mais comme c’est matériellement impossible, il demande de réserver un carré suffisant pour recevoir les décès d’un ou deux ans et de l’entourer d’un fossé et d’une clôture faite d’une forte haie de pieux et de branches ou d’une palissade bien solide et d’une porte…
C’est ce qui sera effectivement fait par Jean TARNIER, charpentier à Vielverge avec le bois fourni par les deux communes de même que le pont qui est construit sur le ruisseau des Gorgeots.
Le 22 février 1833, le Conseil municipal de Vielverge a demandé l’autorisation d’acheter 30 queues de chaux vive pour étendre sur l’ancien cimetière bien que Soissons estime que 9 queues suffiraient… (La queue de Bourgogne est donnée pour 2 pièces, soit 456 litres.)
Le mur d’enceinte fut érigé pour un coût de 9 032,49 francs.
Dans la lancée, la construction d’un pont pour traverser le bief et la réalisation d’un chemin praticable pour l’accès au cimetière ont été décidés (1836).